Une installation sculpturale habitée et animée de gestes de performance – rituels conviant à la participation et aux dépôts des visiteurs.euses.
Description du projet
Nous souhaitons ouvrir un cocon disposé à la transformation, une zone de coeur où le succès et l’échec s’unissent pour le temps d’un thé, un espace consacré à l’écoute profonde.
Et où les hontes logées en nous sont bienvenues et appelées à se déposer.
Nous traversons collectivement un moment vulnérable de notre croissance humaine, inter-fondée avec le corps de la terre, où culture du viol, extractivisme, violences mutuelles et personnelles se co(n)fondent. tragiquement. Les tremblements et les révoltes récentes qui ont trouvé écho à travers nos réseaux sociaux parlent des profondeurs de nos souffrances. Nous y entendons un appel urgent à la présence radicale entre et avec nous- même, un appel à l’écoute profonde.
Pour favoriser cette écoute, nous proposons d’ouvrir un cocon de consistance participative à vocation enveloppante.
L‘installation consiste en l’ assemblage d’un habitacle suffisamment large et profond pour y accueillir un petit nombre des visiteur.euses et y loger des poches en suspend, accrochées à sa voûte interne, ainsi qu’un autel et un espace de thé et de repos, de couture et d’écriture. Composé de diverses fibres crochetées, feutrées et tissées ensemble, l’installation se présente comme une large cage thoracique dont la forme sera réminiscente d’un antre ou d’un cocon à taille humaine. Cet antre a aussi vocation d’accueillir des écrits exprimant ou des objets manifestant nos culpabilités et nos hontes.
Ces objets et écrits pourront être déposé dans de plus petits cocons, ou les participant.e.s seront invité.e.s à déposer des ingrédients d’accompagnement et de transformation.
Ces poches de honte accueilleront ainsi précieusement, des objets et des secrets qui seront embaumés à la manière dont les morts et les naissants se font border.
Les participant..e.s seront invités à déposer leur sacs de honte dans l’autel, dans les murs internes de la structure, ou encore à les rapporter chez euxlles pour accomplir leurs propres rituels.
L’espace accueillera également à un moment choisi, une séance d’embodiement et de cercle de parole inspiré des systèmes restaurateurs, portant sur les hontes et les culpabilités.
Nous croyons avec Thich Nhath Hanh que les moyens et les fins sont confondent. Comme Norah Samara, nous voyons dans la culture du viol qui nous entoure, un manque tragique d’accès à la tendresse et aux nourritures affectives. Nous résonnons aux paroles de Kai Chang Thom qui refuse qu’un système punitif s’occupe des besoins de guérison liés à ces violences.
Cette installation fait suite à une série de collaborations intitulées Ourcollnnectiveminds, qui amène les participant.e.s à constituer eux-lles-même, les corpus et le contenu d’une œuvre. Des installations Ourcollnnectiveminds ont été présentées en Inde, en Pologne, au Danemark et dernièrement à Tio’tia :ke, autour de la guérison des blessures de la colonisation.
Références :
Eve Ensler, 2014, In the body on the world
Nora Samara, 2016, « The opposite of rape culture is a culture of nurturance » : https://norasamaran.com/2016/02/11/the-opposite-of-rape-culture-is-nurturance-culture-2/
Kai Cheng Thom, 2017, #Not yet : why i won’t publicly name abusers, Guts Magazin: http://gutsmagazine.ca/notyet/
Cette installation procède d’une pratique d’art trans-féministe, décolonial, et restaurateur. Conscientes des controverses entourant le deep web, et des régimes de vélocités propres aux réseaux sociaux, nous nous relions à ceux-ci à partir d’autres profondeurs. Dans le contexte de l’appel, refusant d’usurper du pouvoir aux partis dominants et majoritaires, nous proposons de tisser les membranes d’un lieu commun, Le cocon sert à la fois de refuge, de concoction et de transformation. Il ouvre un espace feutré propice aux dépôts des corps et dédié aux tissages, à la (re)filiations intergénérationnelles. Il favorise un climat d’apaisement, à l’écart du parc de stimuli ambiant, à distance d’observation des agents de stresseurs sociaux. Il offre un espace temps propice à l’écoute, à l’alchimie et au soin.
Ce projet répond à des appels aux racines décoloniales, guérisseuses, restauratives, queer et trans-féministes et vise à ouvrir des espaces de soin pour soin des racines er les cultures du viol, de la honte et de la culpabilité.
Entre autre, cocon feutré pour toile profonde vise à offrir :
- une bulle de sécurité, dépôt, de repos pour les participant.e.s du festivals.
- un espace temps de discussions, de partage et de restauration, autour des souffrances, des traversées et des transformations des ravage de la culture du viol
- une toile de fiction visionnaire pour avancer vers nos futures.